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Fin de partie?

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(English text follows)

C'est un sentiment étrange, voire paradoxal, qui ressort de ce 11 septembre au Japon, en particulier des manifestations organisées contre le nucléaire. Comme les fois précédentes, le mouvement semble gagner de l'ampleur. Il y avait 1500 personnes autour du ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie (METI) pour appeler à la sortie du nucléaire et saluer quatre jeunes qui ont choisi de mener une grève de la faim de 10 jours devant le bâtiment de cette administration.

L'extrême-droite, anti-anti-nucléaire ©Philippe Mesmer

A quelques stations de métro de là, à Shinjuku, les quelque centaines de manifestants ont défilé dans une ambiance festive et bigarré, qui n'a pas empêché des tensions avec un groupe de militants d'extrême-droite venu défendre le nucléaire et, comme il se doit, qualifier leurs contradicteurs de "hannichi" (反日), d'anti-japonais.

Une vingtaine de personnes ont été arrêtées et, le soir venu, l'ambiance était tendue devant le Studio Alta (devant la gare de Shinjuku), où les policiers avaient déployé d'importants effectifs.

Ce fut donc un dimanche plutôt agité, signe d'une mobilisation qui ne faiblit pas et qui devrait se traduire par de nouvelles manifestations le 19, mais, sans surprise et à l'exception de l'agence Kyodo, du quotidien communiste Akahata et de quelques sites internet, ces mouvements n'ont pas été couverts, notamment par les grands médias.

L'un des gréviste de la faim devant le METI ©Philippe Mesmer

Dans le même temps, plusieurs choses ne laissent pas d'inquiéter sur la portée de cette mobilisation que les autorités semblent aujourd'hui vouloir étouffer. Selon les organisateurs de la manifestation de Shinjuku, la police les a obligés la veille de lu rassemblement à changer le parcours du défilé, ce qui a pu perturber la mobilisation.

En outre, il n'est certes pas surprenant de voir le ministre de l'économie Yoshio Hachiro contraint à la démission le 10 (remplacé par Yukio Edano, porte-parole du gouvernement de Naoto Kan) pour ses remarques d'un goût douteux sur la contamination radioactive. Mais peut-être faut-il rappeler que quelques jours auparavant, il avait affirmé que le nombre de centrales serait « zéro » à l’avenir au Japon ?

Le 8 septembre, le PDG du groupe français Areva Luc Oursel affirmait à Tokyo que « l'accident de Fukushima n'a pas changé l'intérêt pour le nucléaire ». Et puis, du 11 au 13 septembre, un symposium sur les questions de radiation - largement couvert, même s'il est co-parrainé par la Fondation Nippon créée par Ryoichi Sasakawa  - se tient à Fukushima. Lors de la première journée des discussions, le chercheur Makoto Akashi a émis le souhait de convaincre la population que « les radiations de Fukushima n’auront pas d’impact sur la santé ».

Tout cela mérite d'être rapproché des prises de position du nouveau premier ministre Yoshihiko Noda - qui bénéficie du soutien du Keidanren - en faveur d'un redémarrage rapide des réacteurs nucléaires à l'arrêt.

D'où ce sentiment étrange évoqué au début d'une situation paradoxale qui voit une opinion aux deux tiers favorable à la sortie du nucléaire et des mobilisations relativement importantes occultés au profit de petites choses qui, insidieusement, laissent penser que le lobby nucléaire, un temps déstabilisé, se remobilise et a décidé de passer à l'offensive...

End of Game?

It's a strange feeling that prevails after September 11 in Japan, especially after antinuclear demonstrations held in Tokyo and other cities like Kobe. Like during every demonstration in the last 6 months, there is a feeling the movement is more and more popular. On Sunday, around 1500 people gathered at the METI (Ministry of Economy, Trade and Industry) to ask for getting rid of nuclear. 4 young people started here a 10 days hunger strike

Not far from here, at Shinjuku, several hundreds of protesters walked in a festive way. But there were tensions with a group of far-rightists here to promote nuclear energy! Around 20 persons have been detained. 

Eventually, this Sunday shown mobilization against nuclear doesn't weaken and more protests are expected on September 19. But, and unsurprisingly, no big media covered it.

At the same time, some signs seem to show authorities are willing to put an end to the game. Some organizers of the Shinjuku protest told police abruptly asked them on Saturday to change the starting point of the gathering. An old technique to reduce participants number. 

Meanwhile, the economy, trade and Industry minister resigned on Saturday due to controversial remarks he made after a visit to Fukushima Prefecture. No surprise with it but what could de disturbing is the violence of the critics coming from the political world. Maybe there is a link with his stance on nuclear plants. He said in the future, Japan will one day have "zero" working reactors.

Beyond that, on September 8 in Tokyo, Areva CEO Luc Oursel said "Interest for nuclear didn't change despite Fukushima accident". And, from September 11 to 13, a symposium on radiation and health risks is held in Fukushima city. It is co-sponsored by Nippon Foundation, a private organization created by Ryoichi Sasakawa. One researcher invited is Makoto Akashi, executive director of the National Institute of Radiological Science, whose hope is to convince people there will be no health impact from radiation emitted by the crippled Fukushima nuclear plant!

And the Prime minister Yoshihiko Noda - who is supported by the powerful business lobby Keidanren - said he wouls like to restart idled reactors as soon as possible. 

So, it seems there is paradox now in Japan. Public opinion majority is against nuclear and the number of organized demonstrations confirms it. At the same time, there is the feeling nuclear lobby is now on the offensive...

©Philippe Mesmer

 


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